Cet été, Eklor vous emmène à la rencontre d’un membre chevronné de l’équipe de Saint-Priest dont le métier consiste à repousser les limites du solaire : David Freire est notre technicien d’études spécialisé dans les systèmes photovoltaïques en sites isolés. Ce terme désigne toutes les installations non raccordées au réseau de distribution électrique avec un besoin d’autonomie en électricité comme les chalets et refuges de montagne, les balises en mer, les systèmes de télécommunications présents dans les îles… 

Comment a démarré ton aventure dans l’énergie solaire ?

Je suis arrivé dans l’entreprise France Photons le 1er juillet 2008 par l’intermédiaire de Fabrice Peycelon, arrivé un an plus tôt. Nous nous étions rencontrés en BTS et avions suivi des chemins différents. J’ai occupé durant dix ans un poste dans la maintenance de matériel informatique et bancaire. Fabrice et moi avions gardé contact : son responsable cherchait une autre personne pour France Photons.

J’étais principalement chargé du SAV et de répondre aux questions techniques des clients, à la fois en site isolé et en connecté réseau. Avec la quantité de travail à absorber je suis rapidement passé sur un poste en Qualité pour assurer la gestion des recours clients et le contrôle des expéditions.

Une fois plus à l’aise techniquement j’ai secondé Fabrice sur le dimensionnement des projets et les offres. Le rythme était très soutenu jusqu’au moratoire sur le photovoltaïque en 2010 qui a changé la donne puisque nous sommes passés d’une équipe de vingt-cinq personnes à cinq. Au moment du rachat de l’entreprise par Eklor (2012) j’ai pris en charge la logistique de Saint-Priest, jusqu’au transfert du stock à Niort à l’été 2016. On m’a proposé un poste de chiffreur spécialisé site isolé. Je n’avais pas une grande expérience de la relation commerciale mais tout l’aspect technique m’attirait.

Quelles sont tes missions au sein du bureau d’études Eklor ?

Aujourd’hui mes missions sont le chiffrage de projets en site isolé, leur mise en service et le SAV. Je continue à répondre aux questions techniques car la demande est forte, et à accompagner les clients dans le dimensionnement de leurs projets. Je participe également au développement des kits photovoltaïques.

Peux-tu nous en dire plus sur ta participation au développement des produits Eklor ?

Pour le kit EKSI Power, notre générateur autonome sous forme de « box » solaire, nous avons procédé de la même manière que pour le dimensionnement d’un générateur photovoltaïque classique en se posant la question de la puissance dont nous avions besoin. Nous avons fait plusieurs simulations pour sortir finalement quatre kits de 175 Wc à 960 Wc. Il y a eu tout un travail de réflexion sur l’encombrement, l’emplacement, le choix du matériel, par exemple le coffre qui devait répondre à un certain nombre de critères. Nous avons constitué une équipe pour développer ce produit avec, entre autres, Nicolas Savariaux, directeur technique d’Eklor, et Jérémy Gratadoux, responsable de la production, qui disposent d’une expérience dans le métier de fabricant. Cette mission a ouvert un nouveau chapitre pour moi qui n’avait pas leurs automatismes, nous avons commencé les premiers dimensionnements en 2017 et le coffre dans sa version actuelle a été présenté en salon fin 2019.

Actuellement nous travaillons à la conception de kits de plus grandes puissances. L’objectif étant d’élargir notre gamme pour répondre à la demande de nos clients avec un produit « clé en main » développé par Eklor.

Quelles sont les dernières tendances dans le domaine du photovoltaïque en site isolé ?

L’évolution majeure à mon sens est peut-être l’arrivée de la technologie de la batterie lithium qui s’est développée ces dernières années. L’autre grande tendance est la complexification des systèmes, avec le paramétrage informatique et la technologie de monitoring. Si le client a une box Internet sur son site je peux maintenant faire la mise en service de l’installation à distance depuis mon bureau, de la même manière que si j’étais sur place avec le matériel. Aujourd’hui on peut presque réaliser entièrement la mise en service depuis un smartphone.

On remarque aussi une utilisation plus systématique des grands panneaux au lieu des 36 cellules habituellement utilisés en site isolé. Ce qui est notoire c’est le rapprochement entre la technologie du site isolé et du connecté réseau. L’exemple le plus manifeste concerne les fabricants Fronius et Victron qui ont mis au point un protocole de compatibilité de leurs onduleurs pour communiquer entre eux.

En parallèle, on retrouve de plus en plus de systèmes autonomes là où le réseau est présent et de systèmes pour le secours réseau, même si économiquement la batterie n’est pas toujours une solution intéressante. Elle est encore principalement utilisée pour palier à des réseaux électriques instables, par exemple dans les îles. En raison d’une méconnaissance des systèmes photovoltaïques, certaines personnes nous demandent d’avoir du stockage même s’il n’est pas pertinent. C’est là que notre rôle de préconisation est important.

Comment perçois-tu l’avenir de ton métier ?

Notre activité de développement produits est stratégique dans la mesure où elle va nous permettre de commercialiser des kits, comme le EKSI Power, pour répondre rapidement à un certain nombre de demandes. Nous libérons ainsi du temps pour le chiffrage et le dimensionnement des autres projets, y compris en connecté réseau où la demande est croissante.

Qu’est-ce qui t’attire dans le solaire ?

Ce n’est pas monotone ! La technologie évolue en permanence, même si le principe reste le même, il faut constamment se former, acquérir de nouvelles connaissances et se remettre à niveau. C’est un aspect du métier qui me plaît. Il y a aussi une variété d’applications qui rend le métier intéressant. En site isolé nous réalisons beaucoup de radars pédagogiques, de projets de télécommunications, des installations pour alimenter les chalets en zones reculées et des projets un peu différents. Je dimensionne par exemple de petits générateurs qui alimentent des capteurs sismiques pour des ponts. Cette année nous avons vendu un générateur sur remorque qui a été installé en bord d’autoroute pour faire fonctionner une caméra de vidéosurveillance et des capteurs de température.